Lecture du visage pour les dirigeant·e·s – mieux comprendre les personnes, diriger avec clarté
- Daniel Neuhaus
- 10 nov.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 11 minutes
Pourquoi le leadership a aujourd’hui besoin d’expertise et d’intelligence émotionnelle
Le monde du travail change rapidement. Équipes hybrides, pénurie de personnel qualifié, diversité culturelle et pression de transformation permanente placent les dirigeant·e·s devant de nouveaux défis. Les outils classiques tels que les entretiens de feedback, les enquêtes auprès des employé·e·s ou les analyses KPI interviennent souvent trop tard.
Les études de Gallup montrent : jusqu’à 70 % de l’engagement des employé·e·s dépend directement du comportement de la direction. Autrement dit : ce n’est pas le salaire ni l’équipement qui déterminent le plus la motivation, mais l’attitude de la ou du responsable direct·e.
C’est précisément là que le Face Reading intervient. Il entraîne une perception plus consciente des personnes, rend visibles les signaux non verbaux liés à l’état intérieur, aux potentiels et aux tensions, et ouvre ainsi l’accès à un leadership authentique et empathique.
Table des matières
Ce que signifie le Face Reading dans le contexte du leadership
Le Face Reading est plus que la lecture des expressions faciales. Il relie deux niveaux :
Structures stables du visage : indications sur des tendances de personnalité, styles de communication, forces typiques et modes de travail.
Signaux dynamiques (mimique, expression, langage corporel) : indications sur l’humeur actuelle, les objections non verbales ou les besoins non exprimés.
Ce qu’il ne s’agit PAS de faire
Le Face Reading en contexte de leadership n’est pas un système de classification ni un outil pour juger trop vite les personnes. Comme le terme est encore souvent associé à d’anciennes formes de physiognomonie ou à des clichés ésotériques, une clarification rigoureuse est essentielle.
Pas d’étiquettes (« Voilà comment tu es »)
Le Face Reading ne fournit pas de jugements figés. Il s’agit de formuler des hypothèses sur les styles de travail et de communication, puis de les vérifier en échange.
Pas d’inférences sur l’origine, le genre ou l’âge
Un Face Reading sérieux ne fait jamais de généralisations de ce type. Juger un candidat ou une candidate selon l’apparence ethnique, l’âge ou les rôles genrés serait discriminatoire. Cela va à l’encontre de l’éthique du Face Reading. Plus d’informations dans mon article «Éthique du Face Reading – Opportunités & limites (pour RH, éducation & coaching)».
Pas de déterminisme (« Le visage = le destin »)
Un visage peut indiquer des tendances et des potentiels — mais jamais une destinée figée. Les personnes évoluent, s’adaptent, grandissent. Le Face Reading reconnaît des motifs, qui peuvent soutenir le développement.
👉 En résumé : Le Face Reading est un outil pour plus de compréhension et de justesse relationnelle, pas pour le pouvoir ou la manipulation.
Champs de pratique : Où les dirigeants bénéficient du Face Reading
1. Entretiens avec les collaborateur·rice·s – Clarté plutôt que malentendus
Combien de fois une conversation semble claire verbalement, alors que le corps dit autre chose ? Le Face Reading aide à percevoir ces dissonances et à entrer en résonance, par exemple avec : « J’ai l’impression que quelque chose vous préoccupe. »
Avantage : L’information obtenue à ce moment-là vaut de l’or.
2. Désamorcer les conflits tôt
Les conflits ne surgissent presque jamais soudainement. Ils s’installent progressivement. Le visage montre souvent la frustration bien avant qu’elle ne se transforme en résignation.
Frustration = il y a encore de l’espoir, elle se tourne vers l’avenir.
Résignation = perte d’espoir, la personne a déjà « démissionné intérieurement ».
Avantage : Reconnaître ces signes permet de désamorcer les tensions et stabiliser l’équipe.
3. Accompagner les phases de changement et de pression
Le changement déclenche des résistances. Certaines personnes répondent par le contrôle, d’autres par le retrait ou l’agitation intérieure. Souvent, il s’agit de peur — donc de besoin de sécurité.
Exemple : Lors d’une réorganisation, un responsable paraissait coopératif, mais son visage montrait une tension constante et des microexpressions d’angoisse. Le dialogue a révélé une inquiétude concernant son statut. Une résonance empathique a restauré la confiance.
Avantage : Plus d’acceptation, moins de blocages invisibles.
4. Reconnaître et développer les talents
Le visage montre aussi des forces et des potentiels : organisation, assertivité, créativité, empathie.
Avantage : Les dirigeant·e·s peuvent placer les personnes dans des rôles où elles brillent.
5. Leadership de soi – percevoir sa propre influence
Le leadership passe aussi par la présence. Apprendre à lire sa propre expression augmente authenticité et crédibilité.
Avantage : Plus de confiance, plus d’impact.
Garde-fous éthiques – Responsabilité dans l’application
Le Face Reading n’est puissant que dans un cadre clair :
Do : entraîner la perception, comprendre les signaux, tenir compte du contexte (stress, culture, jour).
Don’t : juger trop vite, exclure à partir d’un seul signal.
Principe : Le Face Reading soutient l’intuition, mais ne remplace pas les critères objectifs ou l’expertise.
Check-list pratique pour une perception active
Observer : Décrire les signaux concrets.
Comprendre : Quelle émotion ou quel besoin est présent ?
Contextualiser : Quel événement ou enjeu se cache derrière ?
Résonner : « J’ai l’impression que cela vous rend triste / inquiet / agacé / irrité. »
Conclusion : Le leadership commence par la perception
Les dirigeant·e·s qui apprennent à lire les visages voient davantage, et peuvent ainsi mieux guider, résoudre les conflits, développer les talents et renforcer la confiance.
Dans un monde professionnel incertain, la perception consciente devient une compétence clé. Le Face Reading offre un outil concret, humain et puissant.
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